couleur et mot, les mots pour leur dire

Sans l’oiseau

A-t-il perdu la tête l'oiseau
et moi avec?
Jouer avec les cailloux
les gros et les petits
jouer avec la couleur des mots
gros mots et mots de rien
jouer quand tout va à vau l'eau
est-ce bien rigolo?
quelle pente suis-je en train de suivre?
Sans sortir je sens l’automne qui frémit
et l'eau qui avance
je m'embarque à l'aveugle
mais j'ai peur pour l'oiseau
Sans sortir comme revenue de guerre
je sens ma terre d’automne
je m’en parfume sans honte
les aisselles pleines d’espoir
prêtes à faire voler mes ailes
sans sueur froide et sans peur
je sens l’humus et la mousse
cent fois je dis merci
sans croire les décisionnaires
sans avoir foi 
en celui qui me dit être le sauveur
je sens, sans sortir
la nature s’en moquer
et secouer mes mauvaises idées
comme on secoue la poussière perlée
d’un vieux monde essoufflé
j’ai besoin d’air
par ma fenêtre à barreaux
je m’aère et respire
la nuit sans bruit je regarde les étoiles
qui entrent sans frapper
je les ramasse dans ma boîte à rêves
sans me demander
qui dira à la voix lactée de continuer de briller
qui fera des étoiles filantes nos guides
ou nos porte-bonheurs
qui rallumera la grande ourse ?
Sous mon lit sans sortir sans crier 
sans faire de bruit
j'ai les poètes et l'oiseau entier
je les entends répondre aux poseurs de questions
ils savent que la nuit
tous les dormeurs ont 
sans sortir
cent ans
guère plus guère moins
quand la guerre sera finie
ils seront toujours là
coucher sous mon lit
en train de boire leur bol d’éternité
sur lequel un oiseau s'est perché.

jamadrou © "Les mots pour leur dire"

15 réflexions au sujet de “Sans l’oiseau”

  1. Le temps ne s’arrête pas, les saisons se succèdent, pas de miracle en vue pour sauver la Terre de la bête, d’ici…. !? En perdre parfois la tête oh que oui l’oiseau, comme toi, tant on ne sait sur quel pied on va encore danser à Noël !!! Galet, pierre, caillou sans souci de la chose, de la mort, là pour longtemps 😉

    J’aime

  2. Les oiseaux sont comme l’air du temps, essentiels à la vie de chaque jour; outre leurs chants d’amour, leur liberté d’aller venir, ils volent aux vents ou sous le vent et parfois à l’autre bout de la terre, sans frontières, sans ressentiment.
    Les grues sont passées, elles se sont éloignées mais certaines sont restées dans les champs déserts de maïs, comme un signe d’amitié, un peu pour nous consoler de ne pas savoir voler !

    Aimé par 1 personne

  3. Dans l’oeil d’or de cet oiseau
    je vois le monde et ses fardeaux
    il nous emporte sur ses ailes
    loin de toute l’engeance sans cervelle
    de tous ces Thomas Diafoirus
    ces faux savants et leur virus
    Je quitte le mode sans regret
    ne voulant plus être leur jouet
    considérée comme un algorithme
    je revendique mon autonomie
    ma liberté de penser
    de vivre mes vieux jours
    près de mes aimés
    pour toujours

    Aimé par 1 personne

    1. Cette chanson en écho à mes mots! je suis émue Margi
      et voilà que Diego me sourit et que Margi me dit :
      « comme Diego nous serons toujours libres dans notre tête même derrière des barreaux
      Libres pour quelques mots pensés si fort quand dehors
      Oui dehors, il fait couleur d’automne et des milliers d’oiseaux s’envolent sans effort »
      Nous serons toujours plus forts

      Bonne nuit Margi

      J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s