Je suis vieille mes amis, j’ai lu tant et tant de contes
que je crois connaître le secret du bonheur.
Je viens d’emménager dans un nouveau village
alors je suis allée frapper à chaque porte de ce village bien silencieux
pour me présenter
personne ne m’ouvrit.
Comme c’était le mois de février, sur la place, sous le kiosque prévu à cet effet
j’ai fait un feu avec les petits bois ramassés en faisant le tour du village aux portes fermées.
J’y ai posé une gamelle pleine de l’eau de source qui coule en chantant, là derrière la grand-place.
Et j’ai alors pensé très fort à « La soupe aux cailloux » (voir l'histoire ici **)
Dans mon rêve de soupe j’ai ajouté
Mais le savez-vous ?
Feuilles de céleri de pissenlit
Quelques fanes de radis c’est ainsi
Des feuilles de chou et vingt-huit petits pois
Pourquoi 28 ?
Parce que ce mois de février aime ça.
Cette soupe ne sera pas un insipide bouillon
Elle sera nuage de vert
Vert espérance.
Celui qui la goûtera ne sera pas
Le dindon de la farce de la soupe aux cailloux
Mais sans tapage et sans ramage
Il suivra pas à pas février
Le mois de tous les partages
Et de la convivialité !
(à suivre)
** En plein cœur de la Sibérie, au nord de la très grande Russie, vivait une vieille babouchka qui connaissait le secret du bonheur.
Depuis des années, cette babouchka allait de village en village pour dévoiler son secret à qui voulait bien l’entendre. Alors qu’elle traversait un village encore inconnu, elle frappa à toutes les portes afin de trouver un lit pour la nuit. Mais personne ne lui ouvrit.
– Ces gens restent chez eux, ils ne savent pas être heureux, se dit-elle. Voilà un endroit pour moi !
La babouchka commença par ramasser du petit bois pour allumer un feu. Puis elle alla remplir sa gamelle au puits et la posa dessus.
Un petit garçon s’approcha d’elle :
– Que faites-vous ?
– Je fais une soupe aux cailloux, répondit-elle. D’ailleurs j’aurais besoin de trois grosses pierres rondes. Sais-tu où en trouver ?
Le petit garçon fila chercher trois belles pierres, qu’il lui tendit.
– Ces pierres feront une excellente soupe, dit-elle en les plongeant dans l’eau. Dommage qu’on ne puisse pas en faire beaucoup dans cette gamelle…
– Ma mère a une grosse marmite ! dit le garçon. Je vais la chercher !
Alors qu’il prenait la marmite, sa mère lui demanda ce qu’il faisait.
– Il y a une babouchka sur la place du village. Elle fait une soupe aux cailloux…
– Une soupe aux cailloux ? songea-t-elle. J’aimerais bien voir ça !
La mère suivit son fils sur la place du village. Puis, intrigués par la scène, les villageois sortirent un à un de chez eux.
– Évidemment, précisa la babouchka, la vraie soupe aux cailloux doit être assaisonnée avec du sel et du poivre, mais je n’en ai pas…
– Moi, j’en ai ! dit un villageois.
Et il disparut avant de revenir avec du sel, du poivre et d’autres épices de la région.
La babouchka goûta la soupe :
– La dernière fois que j’ai eu des pierres de cette forme, j’y ai ajouté quelques carottes, c’était délicieux !
– Des carottes ? demanda une autre femme. Je crois que j’en ai une ou deux chez moi. Je vais voir…
Et la femme revint avec un panier rempli de carottes… ainsi que deux beaux choux, qu’elle se pressa de jeter dans la marmite.
– Hum, soupira la babouchka. Quel dommage que je n’aie pas d’oignons, ce serait si bon !
– Oh oui ! dit un fermier. Je cours en chercher !
Et petit à petit, chacun apporta de quoi enrichir la soupe. Quand l’un avait à cœur de donner, le suivant donnait plus encore. Poireaux, tomates, saucisses, lard fumé…. La soupe dégageait à présent une délicieuse odeur. Enfin, la babouchka déclara :
– La soupe est prête !
Tous se réunirent alors autour d’une grande table, apportant avec eux pains et boissons. Quel festin ! Au village, on n’avait jamais vu ça !
Après le repas, chants et danses se prolongèrent jusque tard dans la nuit.
Le village avait retrouvé le bonheur et la joie, grâce à trois cailloux et une vieille, vieille babouchka.
Bravo pour ce conte-poème qui commence et promet des épisodes légumineux et plein de mystère 🙂 défi parfaitement relevé, comme la soupe aux petits pois !
et merci pour la Soupe de cailloux !
Qu’est-ce que j’ai pu voir briller dans les yeux de celles et ceux à qui je faisais découvrir l’adaptation de ce conte par Anaïs Vaugelade (auteure/illustratrice de l’Ecole des Loisirs) ! Un classique de la Litté J. désormais.
Merci d’en rappeler l’origine slave, jama👌
Ceux qui n’ont pas d’âge tant ils ont vécu d’années parfois nous enseignent leurs secrets, celui-ci est savoureux et à déguster avec lenteur.
Il réchauffe les cœurs.
Des cailloux tendres sous la langue…Quel joli conte! Ce soir je fais de la soupe aux « Mies », mais elle serait bien plus bonne avec des oignons…De Roscoff bien entendu!!
et moi je ne connaissais pas Martine Provis, je viens d’aller lire sur Babélio da vie, ses combats ainsi que le résumé de sa soupe aux cailloux
oui vraiment de quoi frémir!
merci merci Photonanie
Bravo pour ce conte-poème qui commence et promet des épisodes légumineux et plein de mystère 🙂 défi parfaitement relevé, comme la soupe aux petits pois !
et merci pour la Soupe de cailloux !
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pois qui roulent n’amassent pas soupe
😉
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oui, et soupe qui roule amasse encore moins 🙂 : )
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Soupe qui mousse coule et roule du pot
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soupe qui coule du pot mousse sur le feu
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soupe et pot au feu pour couler une douce soirée
Merci pour tes mots ici Carnet Paresseux et bonne soirée !
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Ensemble ont est plus fort… si chacun apporte sa pierre à l’édifice, enfin soupe, elle en pourra être que meilleure 😉
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Bien dit Jill !
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Qu’est-ce que j’ai pu voir briller dans les yeux de celles et ceux à qui je faisais découvrir l’adaptation de ce conte par Anaïs Vaugelade (auteure/illustratrice de l’Ecole des Loisirs) ! Un classique de la Litté J. désormais.
Merci d’en rappeler l’origine slave, jama👌
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Ceux qui n’ont pas d’âge tant ils ont vécu d’années parfois nous enseignent leurs secrets, celui-ci est savoureux et à déguster avec lenteur.
Il réchauffe les cœurs.
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… et voilà le village réuni grâce à cette originale soupe … la voilà la manière de faire …
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Merci pour cette belle page!
On n’oubliera plus cette soupe aux cailloux
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Merci Marie
Soupe aux cailloux délicieuse !
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Des cailloux tendres sous la langue…Quel joli conte! Ce soir je fais de la soupe aux « Mies », mais elle serait bien plus bonne avec des oignons…De Roscoff bien entendu!!
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Ah les oignons de Roscoff une douceur à eux seuls !!
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tu as revisité ce conte a ta manière mais il est joli aussi..Bisous bonne semaine
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Retrouver la soupe au cailloux quel bonheur !
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Heureuse que cette soupe aux cailloux venue du nord de la très grande Russie soit bonheur partagée !!!
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Une babouchka pleine de sagesse ! la convivialité retrouvée, ce serait le nec plus ultra de notre société
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Yes! Gibulène
vive la convivialité , à bas l’indifférence !!
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Une bonne recette que cette soupe aux cailloux. je la connaissais mais c’est bon de la relire.
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Heureuse de vous avoir redonné une lecture qui vous plaît
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Belle histoire et beau poème légumier. Mais la cuisine n’est pas pas une poésie ?
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Oui duff John cuisiner pour ceux qu’on aime est en effet tout un poème !
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Je ne connaissais pas cette version mais j’avais en tête le livre de Martine Provis, pas aussi réjouissant…
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et moi je ne connaissais pas Martine Provis, je viens d’aller lire sur Babélio da vie, ses combats ainsi que le résumé de sa soupe aux cailloux
oui vraiment de quoi frémir!
merci merci Photonanie
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Une cuiller pour le rêve, une cuiller pour le secret, une cuiller pour le bonheur … cette soupe au caillou sera bien distribuée au mois de février.
🙂
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C’est ça les restau du cœur?
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