2023 pas à pas, pour l'Agenda ironique

Ma soupe de février

Pour essayer de répondre au défi du mois proposé par Carnet paresseux 
pour l'Agenda ironique de février, un clic ici
Je suis vieille mes amis, j’ai lu tant et tant de contes 
que je crois connaître le secret du bonheur.
Je viens d’emménager dans un nouveau village 
alors je suis allée frapper à chaque porte de ce village bien silencieux 
pour me présenter
personne ne m’ouvrit.
Comme c’était le mois de février, sur la place, sous le kiosque prévu à cet effet
j’ai fait un feu avec les petits bois ramassés en faisant le tour du village aux portes fermées.
J’y ai posé une gamelle pleine de l’eau de source qui coule en chantant, là derrière la grand-place.
Et j’ai alors pensé très fort à « La soupe aux cailloux » (voir l'histoire  ici **)




Dans mon rêve de soupe j’ai ajouté
Mais le savez-vous ?
Feuilles de céleri de pissenlit 
Quelques fanes de radis c’est ainsi
Des feuilles de chou et vingt-huit petits pois
Pourquoi 28 ?
Parce que ce mois de février aime ça.
Cette soupe ne sera pas un insipide bouillon
Elle sera nuage de vert
Vert espérance.
Celui qui la goûtera ne sera pas
Le dindon de la farce de la soupe aux cailloux
Mais sans tapage et sans ramage
Il suivra pas à pas février
Le mois de tous les partages
Et de la convivialité !

(à suivre)




** En plein cœur de la Sibérie, au nord de la très grande Russie, vivait une vieille babouchka qui connaissait le secret du bonheur.
Depuis des années, cette babouchka allait de village en village pour dévoiler son secret à qui voulait bien l’entendre. Alors qu’elle traversait un village encore inconnu, elle frappa à toutes les portes afin de trouver un lit pour la nuit. Mais personne ne lui ouvrit.
– Ces gens restent chez eux, ils ne savent pas être heureux, se dit-elle. Voilà un endroit pour moi !
La babouchka commença par ramasser du petit bois pour allumer un feu. Puis elle alla remplir sa gamelle au puits et la posa dessus.
Un petit garçon s’approcha d’elle :
–  Que faites-vous ?
–  Je fais une soupe aux cailloux, répondit-elle. D’ailleurs j’aurais besoin de trois grosses pierres rondes. Sais-tu où en trouver ?
Le petit garçon fila chercher trois belles pierres, qu’il lui tendit.
–  Ces pierres feront une excellente soupe, dit-elle en les plongeant dans l’eau. Dommage qu’on ne puisse pas en faire beaucoup dans cette gamelle…
–  Ma mère a une grosse marmite ! dit le garçon. Je vais la chercher ! 
Alors qu’il prenait la marmite, sa mère lui demanda ce qu’il faisait.
–  Il y a une babouchka sur la place du village. Elle fait une soupe aux cailloux…
–  Une soupe aux cailloux ? songea-t-elle. J’aimerais bien voir ça !
La mère suivit son fils sur la place du village. Puis, intrigués par la scène, les villageois sortirent un à un de chez eux.
–  Évidemment, précisa la babouchka, la vraie soupe aux cailloux doit être assaisonnée avec du sel et du poivre, mais je n’en ai pas…
–  Moi, j’en ai ! dit un villageois.
Et il disparut avant de revenir avec du sel, du poivre et d’autres épices de la région.
La babouchka goûta la soupe :
–  La dernière fois que j’ai eu des pierres de cette forme, j’y ai ajouté quelques carottes, c’était délicieux !
–  Des carottes ? demanda une autre femme. Je crois que j’en ai une ou deux chez moi. Je vais voir…
Et la femme revint avec un panier rempli de carottes… ainsi que deux beaux choux, qu’elle se pressa de jeter dans la marmite.
–  Hum, soupira la babouchka. Quel dommage que je n’aie pas d’oignons, ce serait si bon !
–  Oh oui ! dit un fermier. Je cours en chercher !
Et petit à petit, chacun apporta de quoi enrichir la soupe. Quand l’un avait à cœur de donner, le suivant donnait plus encore. Poireaux, tomates, saucisses, lard fumé…. La soupe dégageait à présent une délicieuse odeur. Enfin, la babouchka déclara :
– La soupe est prête !
Tous se réunirent alors autour d’une grande table, apportant avec eux pains et boissons. 
Quel festin ! Au village, on n’avait jamais vu ça !
Après le repas, chants et danses se prolongèrent jusque tard dans la nuit. 
Le village avait retrouvé le bonheur et la joie, grâce à trois cailloux et une vieille, vieille babouchka.


29 réflexions au sujet de “Ma soupe de février”

  1. Qu’est-ce que j’ai pu voir briller dans les yeux de celles et ceux à qui je faisais découvrir l’adaptation de ce conte par Anaïs Vaugelade (auteure/illustratrice de l’Ecole des Loisirs) ! Un classique de la Litté J. désormais.
    Merci d’en rappeler l’origine slave, jama👌

    Aimé par 1 personne

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