Je veux savoir devenir poussière fine dont on fait l’oubli

Là bas, les mots de Hermann Hesse rejoignent mes pensées.

Ou bien ce sont mes pensées et mes mots d’aujourd’hui qui rejoignent la poésie d’Hermann Hesse.

Quoiqu’il en soit, savoir que mon passage sur la terre des hommes est de bien courte durée donne à mon parcours sa seule valeur.

C’est une pensée qui trotte en mon coeur
Que mes yeux, si voyants fussent-ils,
S’éteignent, et que mes bras oublient
Les milles câlins donnés.

Que le village qui m’a connue,
De sa main insolente et oublieuse enlève
De sa vie mes souvenirs
Cela prouvera-t-il clairement
Que j’étais une triste compagne amie
Fausse poétesse, rêveuse, futile bouffonne?
Après-demain quand je serai oubliée
D’autres pourtant vivront le même oubli

Pendant ce temps, dans un monde parallèle
Certains diront qu’une étoile dorée est tombée
On se lamentera on la pleurera
Cette étoile dorée qui vite s’est estompée
Cette étoile certains penseront que c’était moi
Mes enfants mes amours pleureront
Puis les autres en chantant entreront dans la maison
Et leur changeront les idées
Assis ensemble devant un verre de vin des tartines dorées
Ils riront de moi referont l’histoire
Et leurs lèvres seront rouges et chaudes prêtes à embrasser.

Un jour dans ce village je serai totalement morte mais j’aurai eu l’audace d’y vivre réjouie.

jamadrou © le 26/1/20