2025, la vie, parfum

Quand cuisiner est source de plaisir…

suite de l’article « retour de marché’

Quand cuisiner devient l'art
d'émerveiller ses hôtes
dans le partage d'un repas
je pense au bonheur passé avec ma grand mère.

Il y a dans certains souvenirs d’enfance une saveur que l’on ne peut pas nommer,
mais que l’on reconnaît instantanément,
comme un parfum perdu qui surgit dans l’air tiède de nos pensées.
Je me souviens des odeurs qui s’échappaient de la cuisine et des gestes de grand mère qui cuisinait comme on raconte une histoire.
Je goûtais au monde bien avant d’en comprendre le fonctionnement.
Les bugnes de Carême qu'on s'offre pour carnaval
faites en grande quantité bien rangées dans des cagettes couvertes de papier blanc pour aller en offrir aux voisins
et à d'autres périodes de l'année, les matefins à la pomme
qu'on partageait au goûter avec nos petits copains
et , ça j'aimais beaucoup moins
les jours où au fond de la cour un cochon était tué,
Dans la grande chaudière un grand sorcier au tablier bleu touillait
des herbes de la crème et ...du sang: les boudins!
Et encore une fois nous partions en offrir aux voisins.
Ce n’était pas de la grande cuisine c’était la vie du village partagée, colorée, souriante faite de traditions de mercis et de chaleur.
La cuisine de ma grand mère avant d’être un art nous enseignait le partage .
Elle ne voulait pas briller ma grand mère elle voulait juste partager
ce qu'elle faisait avec passion: raconter la vie sans parler,
raconter à travers ses cuissons lentes , ses sauces pleines d’histoires, de savoir faire, son patrimoine culinaire!
Il y avait la journée des quenelles, la journée de bugnes, des matefins,
de la crème rose (faite avec des pralines), la journée des pâtes de coin...
Aujourd’hui encore, je cherche le goût de ma grand mère dans les bonnes choses
qu'on cuisine pour faire plaisir à ceux qu'on aime,
des partages simples pour des jours simples.
Dans chaque plat le goût précis de ces instants passés,
l’empreinte tendre de notre pain quotidien.
La cuisine comme une grande marmite à plaisirs
une fabrique de beaux et bons souvenirs.
Les dimanches d’enfance où autour de la grande table ronde
parents oncles tantes cousins cousines amis nous partagions ses repas
et où elle avait le don de faire un p'tit plaisir à chacun ...

Alors voilà pourquoi dans ce retour de marché

- une araignée de mer devient le souvenir d'un papy
qui avait « la flemme » de la décortiquer
et qui regardait mamie avec bonté pendant qu’elle lui la préparait avec patience.

- les haricots verts ? C’est grand mère qui les avait cueillis dans son grand tablier et qui les équeutait patiemment avant de les préparer revenus dans le beurre de baratte qu’elle avait elle même tourné pour nous étonner
- les tomates ? e
c’est toi qui avait trouvé que dans le jardin de mes parents
il y avait de jolies pousses de petits pois !!!
- les coques ?
c’est les vacances avec nos enfants et leurs petits seaux,
partis à la chasse de ces petits trésors
que nous allions mettre dégorger dans l’eau claire pour qu'ils rendent tout le sable qu’ils avaient pris à la plage !
-un gros pain
devient cette offrande rare qu'il ne faut pas gaspiller.


Quand je cuisine, tant de parfums remontent que j'en oublie
l'amertume mais jamais le sel de ma vie.






JD. "La cuisine source de plaisirs partagés" juillet 25




11 réflexions au sujet de “Quand cuisiner est source de plaisir…”

  1. Il en reste 😉 chez moi, gamine, cuisine de ménagère avec le plus possible les légumes du potager de papa, nous achetions le reste, sans gaspillage ni superflu, chez les commerçants du coin, pas de grande surface, de nos jours, autre vie, autre mode…. 😉

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    1. merci Jill de ce partage de ton passé « sans gaspillage ni superflu » je me souviens du petit morceau de pain qu’il fallait toujours terminer…
      avons nous su créer de bons souvenirs culinaires et de partage à nos jeunes de 2025 ?
      bon dimanche et surtout finie bien ton assiette!

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  2. C’est tellement bien dit l’évocation de ces souvenirs ! Grand mère de là-haut doit en avoir les larmes aux yeux de voir qu’elle n’est pas oubliée mais au contraire montée aux nues pour son art de la cuisine !!!

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    1. merci Danaé, je sens comme un fumet ; elle m’entend elle me répond.
      bon dimanche avec quelques gouttes de pluie
      (j’attends mes nouveaux hôtes , la cabane est fin prête et le 4 , fille gendre et petit fils arrivent il y aura c’est certain partage de petits plats et de dessert sympas!)

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    1. Colette nous avons des beaux souvenirs de notre enfance ils ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui
      Certains diront que nous avons eu de la chance d’autres que nous sommes nées sous une belle étoile … 😌

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  3. nous avons eu les mêmes grandes-mères..avec le meme partage et l’envie de transmettre..alors voilà pourquoi au moment des repas nous ne sommes jamais seuls ..la table est prête avec une assiette en plus .on ne sait jamais si quelqu’un arrivait..

    Merci de me replonger dans mes tendres souvenirs d’enfance..

    Bises

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    1. espérons que chacun ait en lui de bons souvenirs de sa jeunesse
      et toi Martine tu aimes toujours plonger dans la Grande Mer …:-)
      vive l’été et les visites des petits enfants autour de la Grand Table !
      bisou à vous deux

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