1. Attendre

Attendre son navigateur 
sans angoisse toute bleu 
et sans vague à l'âme
dans l'écume des jours
et atteindre le rêve du temps 
au creux de l’océan
et l’éternité cachée 
dans la courbe d’une vague
je resterai fidèle 
aux oiseaux de passage
qui m’ont raconter 
le cours de leur voyage 
il me faudra du temps des mois
pour que je me rassasie des futurs baisers à te donner

J’ai régulièrement des nouvelles
il n'est pas seul sur l’océan 
de bons coéquipiers
et toute une flottille devant et derrière lui

Je sais son plaisir d’affronter 
les sautes d’humeur de la mer
alors même si le temps m’est long
et l’absence comme un flottement
et ma vie entre parenthèse
 
je suis bien

 Et si j’étais femme de marin
sans nouvelle de mon cœur perdu
 me morfondant
dans ces attentes vertigineuses?

C’est pourquoi je fais
 de ma solitude présente
un temps d’investigation de mon âme
une transformation de mon quotidien
où l’esprit du silence guide mes pas
vers une liberté à réinventer 
pour l’offrir en retour
 jamais avoir un regard absent sur le monde.

JD. "Solitude et transformation"

Le monument aux Bigoudens 
à Pont-L’abbé

La douleur des femmes de marins (François Bazin - 1931). 

Quatre femmes et une fillette, cinq âges de la vie, pensent aux hommes 
marins pêcheurs, perdus eu cœur de la tempête. 
Vêtues de l'habit traditionnel bigouden des années 1910, 
ces femmes sont en prière 
et se soutiennent dans cette épreuve. 
Leur angoisse et leur tristesse se manifestent à travers leurs attitudes : 
l'une est assise, l'autre à genoux. 
Leur souffrance est muette, subie dans la dignité et le recueillement.