2025, Des mots en écho, Nature poésie

A force de me raconter

A force de me raconter
dans la recherche de cet autre
je me découvre peu à peu
enfant multiple
garçon manqué
Je m'aperçois au loin
petit enfant déluré que j'étais
je cerne avec mes fusains
chaque trait de mes jeunes années
je transforme mes défauts en caractères d'imprimerie
qui pénètrent mon intérieur
telles les lettres de plomb
des vieilles imprimeries dans mes classes Freinet *
Je sais dénuder le ciel de tous ses nuages
en catimini
sans voix sans bruit
Assise derrière les portes
je parcours les livres
j'invente un langage
et m'évade en poésie
Quand je reviens sur terre
en entendant mon nom
les souvenirs remontent
et je viens aider
à faire le ménage
pour repartir à neuf
à mettre le couvert
pour passer à table
et à force de me raconter
je me suis mise à m'écrire
pour peu à peu découvrir
les Autres qui sont en moi
et qui toujours me donne la main.

JD

(JD qui vient de relire "A force de m'écrire" d'Andrée Chédid)


* Freinet a inventé en 1924 le concept de l'imprimerie à l'école,
ou comment développer la libre expression et la créativité chez les jeunes en laissant les élèves choisir un texte
qu'ils imprimeront eux-mêmes avant de l'étudier.

6 réflexions au sujet de “A force de me raconter”

  1. Nous avons notre apparence physique mais bien d’autres en dedans… L’enfance, l’âge ado, adulte avec leur moi pluriel…. Lire, écrire, dessiner pour se connaître, une piste à suivre 😉

    J’aime

Répondre à jamadrou Annuler la réponse.