Après Sylvestre voici Sylvana

Dans une forêt millénaire où chaque arbre portait les souvenirs 
de l' ancien "beau monde"
vivait la déesse Sylvana, gardienne des cycles de la terre et des cieux. 
Sylvana était née de l’union sacrée du vent et du bois
son corps était fait d’écorce vivante et ses cheveux de mousse et de lichen. 
En son ventre, 
un nid abritant un œuf d’azur,
battait au rythme de la vie.
Elle était habitée par le cœur d’une mésange
là où un toit de ciel suffit
à faire une maison
et une prairie d’étoiles un tapis.
Elle était au cœur d’une forêt d'arbres doux
où murmurent les sources et les cailloux
dans la ronde des saisons
et la géologie de l’appartenance à La Grande Maison Terre.
Elle parlait une langue ancienne 
mêlant les sonorités du vent aux chants des oiseaux. 
Ce langage, connu comme la "Langue de la Terre"
n’était compris que par les âmes en harmonie avec la nature. 
Chaque trille ou sifflement qu’elle produisait portait un message : 
apaiser les rivières, 
éveiller les graines endormies, 
rappeler aux oiseaux migrateurs les chemins oubliés. 
Les paroles de Sylvana n’étaient pas seulement entendues, 
elles étaient ressenties 
comme vibrations douces qui enveloppaient toute vie.

Un jour, les humains, coupés des murmures de la forêt, 
commencèrent à abattre les arbres 
et à dompter les rivières. 
Les oiseaux cessèrent de chanter, et la terre devint silencieuse. 
Sylvana, incapable de rester passive, éveilla les esprits de la forêt. 
Des colombes blanches apparurent, 
messagères de paix, 
volant au-dessus des villages 
pour offrir une vision d’un monde réconcilié avec la nature.

Mais les humains, sourds à ces messages subtils, 
continuèrent leur œuvre destructrice. 
Sylvana  prit alors une forme plus tangible
(celle que tu as vue plus haut) 
un corps noueux et ancien, dressé en prière. 
Les colombes devenues partie d’elle portaient l’espoir d’un renouveau 
l’œuf dans son cœur symbolisait la promesse d’un nouveau cycle
une renaissance 
où l’harmonie pourrait être restaurée.

On dit que ceux qui s’arrêtent devant elle et écoutent attentivement 
peuvent encore entendre un écho de la Langue de la Terre. 
Ceux qui la saluent sont bénis d’une compréhension profonde du vivant
et reçoivent alors une invitation/mission :
celle de protéger le fragile équilibre de ce monde.