Le parfum de mon cahier journal

Pas de connexion
désemparée
voilà que je retrouve l'odeur du crayon de papier
quel bonheur 
tant que je le peux
je confie mes mots "effet mer" jetables
au plaisir d'entendre le bruissement du crayon
sentir le parfum de ce bien vieux cahier
ou tournent tel un carrousel des pages blanches au vent
Quand ma gomme efface gentiment un mot de trop
un mot inapproprié un mot incongru
un gros mot  
je l'entends rire de mes bêtises
et je la remercie de savoir garder silence.
Je regarde entrer le soleil par ma fenêtre
je remercie les troubadours fous
les magiciens qui chantent 
bien loin des portables et de l'artificielle intelligence
je suis tout près des algorithmes 
dessinés en frises multicolores son mon cahier d'écolier
là où la poésie de ma vie a  toujours trouvé des chansons de trouvères
jappant à la lune les idées qui me rendent visite la nuit  
En panne d'objets connectés, je confie au cahier 
mes mots jetables recyclables ou déchets ultimes 
et je deviens comme un éclat de verre 
verre blanc ou verre de couleur
qui s'enfuit avec la poésie dans sa poche percée 
sans portable sans ordi sans tablette sans montre connectée 
sans domotique sans câble sans wifi
     Au fil du temps 
le parfum du papier et du crayon 
retrouve toujours le chemin de la raison.