C'est la vie, les mots pour leur dire, Voyage en 21

Dans la rosée, à l’aube

Dans cet instant magique entre nuit et jour 
où le crépuscule du matin  porte les échos de la sève du monde 
j'interroge les rêves anciens des arbres.
Puis je pense aux rêves anciens 
de cet arbre devenu totem de peintre
tambour de chamane des temps passés
ces temps révolus où avance
aujourd'hui la grande troménie
de ceux qui me guident
sur les chemins de la poésie floue
accompagnés par les présages des oiseaux
et ceux de l’air du temps
je deviens druidesse assise au pied du chêne
« J’ai cri » des mots d’arbres
des mots de rivières
des mots océan
des mots rose des sables
des mots en micro-sillon du ciel
des mots de glace et de sang
des mots d'écume
des mots sentiers dans la nuit
accompagnée de lucioles bienveillantes
des mots cailloux blancs
laissés sur les chemins de terre
par des ancêtres égarés
dans l’absurdité du nouveau monde
des mots écrits par des âmes amies
qui ont su lâcher prise avec la fausse vie
des mots et cris du grand esprit poésie
l'esprit de ce grand ancêtre
qui m'accompagne depuis la nuit des temps
l'esprit des légendes
l'esprit du lapin blanc au fond du jardin
du blaireau creusant son trou
du geai aux plumes bleues
de la mésange au printemps
du pivert annonçant la pluie
de la petite hulotte au clair de lune
qui hulule youih kouwitt youih kouwitt
du noyau d'abricot percé
pour laisser passer mon souffle
et les sons de la terre
l'esprit des cent chevaux qui galopent
à l'entrée du port d'Audierne quand la tempête gronde
en hautes vagues blanches d'écume
Oui tout ça, presque rien
mais pourtant plus que tout
la nature poésie .

Un jour j'avais 7 ans
l'âge de raison m'avait-on murmuré
pauvre enfant tu ne sais pas écouter
viens je t'emmène
tu ne sais pas lire
tu ne sais pas dire
tu ne sais pas jouer la musique du vent
tu ne sais pas chanter juste
tu ne sais pas tambouriner en ton âme
je t'apprendrai
elle m'avait donné la main
c'était peut-être bien une grand-mère
j'avais pris cette main et depuis je marche avec elle
elle est résilience je suis en confiance.

Ces quelques pas dans le crépuscule du matin
pieds nus sur la mousse humide
ne sont que pas légers dans l’infini chemin
poésie des mots d’eau et d'argile modelée
des mots peaufinés caressés lustrés
qui consolent de tout
avec qui j'enjambe les torrents de larmes séchées.

jamadrou © "Voyage en 21" les ancêtres 2/4/21


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