
Ah ! Mon ami, viens viens sur la montagne
Tout près du ciel j’ai ma maison
Viens, viens sur la montagne
Là-haut il fait si bon *
Et je sais bien qu’en embrassant d’un oeil ma forêt de Chartreuse tu sauras comme moi que ses arbres sont de belles âmes. Déjà petite je savais, en écoutant yeux fermés la musique du vent dans les branches des mélèzes sapins épicéas que tous ces arbres pouvaient prendre et transmettre des émotions fortes comme les miennes, tous les sens en éveil !
Maintenant viens viens avec moi dans l’atelier
Aujourd’hui c’est en pensant à ma montagne, à ses arbres que j’écoute souvent l’âme de mon violon pour savoir si tout va bien pour elle, si loin de l’immensité des montagnes elle n’a pas de vague à l’âme, si là, aujourd’hui, elle est bien à sa place. Surtout ne pas la secouer, elle est fragile et n’aime pas ça. Elle a besoin de cette douce solitude dans l’ombre du corps de ce violon. Il faut la regarder discrètement à travers l’ouïe et lui parler doucement, elle comprend tout. (Tous les sens en éveil)
– « Âme, p’tit bout d’un beau est grand épicéa de ma montagne écoute-moi. La montagne c’est ma caisse de résonnance à moi, écho de mon enfance. P’tit bout, tu as trouvé ta place et tu as une bien belle destinée. Bien au chaud, loin des froidures hivernales, tu es devenu transmetteur des vibrations de mon violon et en même temps soutien de cette caisse fragile car tu sais bien que la pression est forte quand on tire sur la corde et la porteuse d’archet un peu fofolle fait de cet archet un voyou insoumis ! Tu es incroyable P’tit bout tu n’es même pas fixé, tu tiens par l’opération du saint esprit ! Est-ce pour cela qu’on t’a baptisé âme du violon ? »
– Mon ami, tu m’écoutes, je viens à l’instant de comprendre le chant langoureux du vent dans les mélèzes décharnés et tristes durant les longs temps d’hiver, il est chant de vie haut long cours du cœur tendre du bois qui crient son bonheur d’exister par delà la mort, dans les âmes qui vivent chez le luthier….
Regarde mon ami, pour installer l’âme confortablement dans le violon, le luthier prend son pique à l’âme. (Tous les sens en éveil)
Le luthier est un as qui pique en son âme et conscience le cœur de l’âme pour la mettre à sa juste place
L’épicéa comme le luthier sont des dures au cœur tendre.
Et voilà que j’entends le luthier chanter : « Au jeu de la vie je suis l’as de trèfle qui pique ton cœur
L’as de l’atelier qui pique ton âme
L’as de l’atelier qui pique ta curiosité… »**
« Au jeu de la vie je suis l’as de trèfle qui pique ton cœur
L’as de l’atelier qui pique ton âme
L’as de l’atelier qui pique ta curiosité… »**
Je souris et c’est avec Verlaine que discrètement je m’en vais avec les sanglots longs des violons des saisons qui passent et trépassent et blessent mon cœur d’une langueur monotone. Toute suffocante et blême, quand sonne l’heure, je me souviens des jours anciens et je pleure. ***
Je ne pleure pas de tristesse mon ami, non non, mais de joie et d’émotion comme le son langoureux de mon violon (Trop de sens en éveil)
*Chanson de Marie Laforêt
Viens, viens sur la montagne
Tout près du ciel j'ai ma maison
Viens, viens sur ma montagne
Là-haut il fait si bon.
**MC Solaar
Je suis l’as de trèfle qui pique ton cœur
L’as de trèfle qui pique ton cœur
L’as de trèfle qui pique ton cœur,
***Verlaine
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone
Toute suffocante
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
très harmonieux mix des genres sur une illustration qui ne l’est pas moins ! bon dimanche
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Merci Gigulène pour ton com. pertinent et tellement plus courtois qu’un clic rapide sur j’aime…
bon dimanche toi aussi
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quelquefois on clique sur j’aime parce qu’on ne sais pas comment commenter sans se répéter ou sans répéter les autres, mais on veut se manifester malgré tout ! pas facile de commenter avec application 🙂
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non mais une forme de remerciement à celui qui prend le temps d’offrir son temps…
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de l’âme des poètes à celle du violon… écoutons Jamadrou, et les violons de Verlaine chantent si bien en musique
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Quelque part, Vegas me disait… « 0n a toujours besoin d’un petit bout d’épicéa »
Merci Coquelicot
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J’avais moi aussi vu cette analogie entre l’âme du violon & l’âme contenue dans ces lignes de pensée, mais comme cela a déjà été évoqué, je vais donc me contenter d’un petit clic rapide et peu courtois sur l’étoile « j’aime » même si cette attitude morale n’est pas conforme à l’éloquence ferme et fine de l’auteure ou à ses remarquables vertus !
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Sacré Yannucoj tu es un bon lecteur….
Et finalement tout ça et fort plaisant!
Merci à toi
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Oui, oui, sur la montagne, il fait si bon, la tête dans les nuages se bercer aux sanglots des violons du souvenir !
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Tu sais comprendre Colette….
Bise
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